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| "La rose de Chaouen" de Mohamed Sibari | |
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Admin Admin
Messages : 461 Date d'inscription : 24/02/2008
| Sujet: "La rose de Chaouen" de Mohamed Sibari Lun 25 Fév - 19:11 | |
| La rose de Chaouen de Mohamed SIBARI Traduction française de Abdelouahid BENNANI 6" x 9", parfait reliure, 55# blanc papier intérieur, noir et blanc encre intérieure, 90# blanc papier extérieur, pleines-couleurs encre extérieure En livre broché, 96 pages: http://www.lulu.com/content/1135212MOT DU TRADUCTEUR
La rose de Chaouen est le second roman après De Larache au ciel que l’écrivain marocain d’expression espagnole Mohamed Sibari a tenu à traduire. Mais il a toujours au point de mire El caballo, son premier ouvrage publié en 1994 et qu’il chéri tant et qu’il passe sous correction pour éviter des erreurs passées.
Alors que les événements De Larache au ciel se passent dans les années soixante racontant l’histoire d’un Maroc d’avant et d’après l’indépendance ainsi que celle d’un paysan d’avant et d’après la misère ; ceux de La rose de Chaouen sont un peu plus récents et ressemblent à un fait divers pouvant arriver à n’importe qui. On retrouve des similitudes entre les deux ouvrages malgré les époques éloignées qu’ils traitent : les deux protagonistes sont, tous les deux, issus d’un milieu rural défavorisé, émigrent en Europe et s’intègrent tant bien que mal au mode de vie du pays hôte.
Ouarda, la rose de Chaouen, est innocente, naïve et belle. Mais, si son mari ne voyait d’abord en elle qu’une servante pour plus tard ne voir en elle qu’une aide financière pour faire aboutir ses rêves et ses envies de propriété ; d’autres la voyaient d’un autre œil et lui prêtaient toute l’attention du monde faisant en sorte qu’elle se sente femme et aimée. Ouarda, intelligente, apprend vite. Si vite qu’elle plante son mari pour se jeter dans les bras de son amant, jeune, beau, riche…
Le lecteur sera, sans doutes, surpris par la prise de position de l’auteur. Sibari serait-il tombé sous les charmes de sa propre héroïne ? Plusieurs scènes du roman le laissent entendre. Dès son apparition, les fleurs palissent devant sa beauté. A peine sortie de chez-elle pour se rendre à Londres avec son mari, les douaniers de l’aéroport ne cachent pas leur admiration. A quelques minutes, à vol d’oiseau, de son pays, un vendeur de glaces de Gibraltar ne manque pas de louer sa beauté. En Angleterre, le jeune propriétaire de l’immeuble lui court après dès qu’il la voit. Menana, une femme divorcée vivant à Londres, la retient pour dormir chez-elle, dans sa luxurieuse villa afin de vendre ses charmes à des asiatiques. Même battue, défigurée, Ouarda ne perd rien de sa beauté.
Toujours dans un style agréable et prenant, Sibari ne manque pas à sa réputation d’écrivain dont la clarté, la simplicité font de lui l’un des écrivains marocains d’expression espagnole les plus lus et les plus appréciés. La rose de Chaouen est très proche d’un scénario par ses nombreux dialogues et paroles rapportées. Ceci facilite, en effet, le travail d’un scénariste pour l’adaptation de l’ouvrage, rend les personnages plus vivants et l’action plus dynamique pour le bonheur du lecteur qui n’apprécie ni la lourdeur descriptive, ni la lecture ralentie par de grandes parenthèses dans le seul but de rallonger.
Mohamed Sibari s’est aussi fait traduire en catalan par notre associé, co-directeur et ami Raymond Matabosch. De Larache al cielo, Poemas del Lukus et La Rosa de Xaouen sont à présent disponibles au catalan. Ceci fait un total de cinq ouvrages traduits en moins d’une année. Le seul problème toujours omniprésent reste la distribution. Car éditer un millier d’exemplaires à compte d’auteur et offrir 50/° ou 60/° à un distributeur, laisse à l’auteur moins de 10/°. C’est selon nous la seule fausse note, et de poids, qui risque de geler le sang à plus d’un auteur. Abdelouahid Bennani
Dernière édition par Admin le Lun 25 Fév - 19:31, édité 1 fois | |
| | | Admin Admin
Messages : 461 Date d'inscription : 24/02/2008
| Sujet: Extrait: La rose de Chaouen Lun 25 Fév - 19:19 | |
| Il y a longtemps qu’Alami n’avait pas profité de ses vacances. L’homme travaillait tous les jours de la semaine à l’Hôtel Royal Lancaster de Londres. L’objectif étant de travailler et d’économiser toutes les livres sterling possibles. L’émigré était très religieux, comme la plupart des gens de sa ville natale qui quittèrent l’Andalousie afin de ne pas se convertir au christianisme. Ce morisque descendant d’une illustre famille de Grenade, quittait seulement son hôtel le vendredi pour aller prier à la grande mosquée de « Baker Street » et écouter le Hadith de l’Imam Youssef Islam, l’ex-chanteur anglais Cat. Stevens. Un matin, un monsieur l’appela au téléphone : - Allo, oui ? - C’est bien Monsieur Alami ? - Oui. - Comment vas-tu, Sidi ? - Bien, merci beaucoup. - Je viens d’arriver de Chaouen et ton cousin Ali, le professeur, m’a donné une lettre pour toi et te passe le bonjour. - Tu ne peux savoir le plaisir que cela me fait. Comment va-t-il avec son travail à Tétouan ? - Bien, très bien. - Quand peux-tu me donner la lettre ? - Tu passes quand tu veux. - Où ça? - A l’hôtel Great Wester Royal. Tu sais où il se trouve? - Oui, à la station de Paddington. - Exactement, passe par la porte de service et demande Monsieur Chauoni. La station de Paddington est l’une des plus grandes gares de Londres. C’est comme qui dirait une étrange mer où débarquent toutes sortes de trains. À pas léger, presque en courant, des personnes de toutes nationalités défilent. Mais ce sont les hindous qui attirent le plus l’attention avec leurs classiques barbes et leurs turbans. Personne ne parle avec personne. Tout le monde est pressé. Une grande fourmilière humaine. En entrant à l’hôtel, Alami croisa Ahmed Barraki, le chef du personnel. -Bonjour Alami. - Bonjour Barraki. - Monsieur Chaouni est là ? - Il est au bar. - À quel bar ? - Celui de la station. - Mon Dieu ! -Qu’est-ce que tu as ? - C’est que je ne peux entrer dans un bar. -Tu n’as pas d’argent ? - Non, ce n’est pas ça. - Alors quoi ? - C’est que, moi, je suis musulman. - Eh bien dis donc ! Nous le sommes aussi. Entre au bar et demande une limonade, personne ne va t’obliger à boire de l’alcool. - Non, je ne veux pas entrer. -Alors n’entre pas. - Et quand Chaouni sortira-t-il du bar ? - Celui-là, mon ami, quand il commence à boire de la bière il n’y a rien qui l’arrête. Parfois il passe toute la journée à boire. - Dis-lui, s’il te plait, que je passerai le voir demain matin. - D’accord, je le lui dirai.
Le jour d’après, très tôt, le garçon se présenta au bureau de Monsieur Barraki. Ce dernier avait sur la table un verre de jus d’orange, du café et un succulent plat avec deux œufs frits, du jambon, deux énormes saucissons et une salade de tomates coupées en rondelles. Un petit déjeuner typiquement anglais. -Bonjour Ahmed. - Bonjour Alami. Veux-tu manger avec moi ? - Non, merci beaucoup. - Ne sois pas timide, mange au moins un saucisson. - De quoi sont-ils faits ? - De la viande de cochon. Le garçon fit un saut et murmura quelque chose entre les dents. -Qu’est-ce qui te prend? - Je ne mange pas de cochon, c’est un péché. - Et tu me le dis à moi ? Je sais très bien que c’est un péché mais je dois remplir ma panse de quelque chose. En plus quand je commence à manger n’importe quoi, j’invoque toujours le nom de Dieu. - Monsieur Chaouni est venu ? - Oui, il est au magasin des boissons comptant les caisses de vin. Tu n’as qu’à sortir dans le hall, c’est la quatrième porte à droite. - Je préfère attendre. - Fais comme tu veux. Lui dit le bon Barraki alors qu’il attaquait son petit déjeuner britannique.
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