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Messages : 461 Date d'inscription : 24/02/2008
| Sujet: "Numen" de Monsif Ouadai Saleh Lun 25 Fév - 6:45 | |
| Préface
MONSIF OUADAI SALEH est-il le devin qui interprète auprès des hommes, les puissances divines, selon Platon ? La poésie religieuse, selon Lamartine ? Les voix de la nature, selon Hugo ?
Sa poésie philosophique met en valeur les maximes gnostiques, exprimant des vérités morales, vibrant d’une passion philosophique, essayant de dévoiler la totalité de l'homme dans les interactions et le déchirement mystico-rationnels qui font son identité humaine...
Imprégné de ses oeuvres, la vision des choses accède au sublime. Chaque mot est soumis à la raison. Chaque chose est sujette à réflexion. Chaque objet renferme sa gnose ou son gnome.
MONSIF OUADAI SALEH me fait penser à Alain. Ce maître penseur du nom d’Alain. Connu de tous sous ce prénom qu’ont tous les Alain du monde pour ses Cahiers de Lorient. Tous deux ont les épaules assez larges pour porter Aristote, Errazi, Platon, tous les philosophes, toute la philosophie. Seule différence ; Alain oeuvrait dans deux classes qui ne lui faisaient que trois élèves et Monsif Ouadai Saleh dans le silence devant l'auditoire de son imagination nourrie des échos non moins silencieux de la lecture et des bibliographies.
Les temps qui changent me dira-t-on ! C’est surtout la vision qu’on en fait. Les hommes, la science et aussi les faits. Aucun philosophe n’est meilleur qu’un autre. J’aime trop Alain pour ce qu’il fut.
Et aussi cet Homme Marchant et alourdi, fatigué par sa cape, son fardeau. Cet Homme Silencieux qui contemple, Sophia, la sagesse, butiner de ses ailes fécondées, les fleurs épanouies de ses paroles inté-rieures. Cet homme nomade qui repose son esprit quand l’esprit voyage et que se repose le corps.
« Numen » est plus qu’un ouvrage poétique traditionnel. Il écrit l'infini du mystère. Il est l’hymen de l’impossible, l’hymen de l'indicible. Le rostre de nos erreurs premières, de la vérité, de la passion, du silence, du néant, du Malakout… Ce difficile qui est toujours nouveau, ce nouveau qui est toujours difficile.
Passion de l’homme ou passion de la vérité ? Monsif Ouadai Saleh fait de Numen une œuvre. Son œuvre. Sa création et sa passion. Numen est le souffle de son âme. De son mage.
Avec ses hommes ordinaires, qui n’ont d’ordinaire que le nom. Ses dieux, ses héros de légende qui poétisent le mythe et chantent des airs myxolydiens. Avec mille vérités philosophiques et autant de poétiques qui nous soulèvent à l’extase.
Ne cherchez pas des rimes classiques. Mais plutôt des rimes acrobates, qui ont cette valeur de n’être, telles les hommes à leurs débuts, ni riches ni pauvres.
Ne cherchez donc pas des mètres archaïques. MONSIF OUADAI SALEH, n’est pas un métricien mais plutôt un poète, un philosophe conscient de ce qui touche les siens.
Ne cherchez ni Eros ni ses disciples, seul Narcisse à nos images y réside. Et bien sûr, le Moi, Le Ça, l’Ego et l’Imago.
« Numen » nous mène, nous traîne et nous entraîne, sans trop de peine, là où le verbe règne. Là où la beauté saigne au profit de la vérité. Du dit et du non dit.
- ABDELOUAHID BENNANI, poèteéditions Mille-Poetes, 2006 | |
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