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 Poèmes mécaniques

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MessageSujet: Poèmes mécaniques   Poèmes mécaniques Icon_minitimeMar 4 Mar - 3:59

Poèmes mécaniques


Que fait-on pour l’enfant, cet homme de demain, afin qu’il sache de quoi le monde est fait ? Pourquoi la bibliothèque enfantine est-elle si pauvre ? Doit-on attendre que demain arrive pour que les enfants le sachent par eux-mêmes ? Que peut faire un enseignant pour sensibiliser toute cette masse d’élèves, les amener à aimer, du moins à faire des poèmes ? Quels moyens a-t-il en sa possession ? Les programmes scolaires et la diversité des penchants de ce petit monde, celui de l’élève, peuvent-ils permettre à l’enseignant de faire correctement des exercices de ce genre ?

Nous avons vainement cherché dans les écrits poétiques d’écrivains marocains d’expression française, des poèmes à présenter à nos élèves, car tout compte fait, cette écriture nous est d’abord destinée et répond à nous besoins, décrit mieux nos coutumes et traditions. Mais ce cours de poésie dont l’objectif est l’éveil du sens esthétique, la contribution au goût de la littérature risque de devenir une leçon de lexicologie par la présence d’un langage hermétique.

Cela ne veut point dire que la vision du monde par l’enfant est bornée, au contraire, la vision de l’enfant est universelle. Il veut tout savoir, pose trop de questions, nous intimide et parfois nous embarrasse. Nous ne savons quoi répondre, non par ignorance, mais parce que nous ne connaissons pas son langage, nous avons peur qu’il interprète mal le notre et nous méprise lorsqu’il aura atteint l’âge de comprendre.

C’est pourquoi les plus méfiants se limitent à lui répéter qu’il comprendra lorsqu’il sera grand. Et ici interviennent l’éducateur et l’écrivain. Le premier lui inculque par répétition le support de la pensée qui est le langage. Le second lui présente par l’expérience qu’il aura de cette langue, la pensée elle-même. Ainsi font-ils coïncider cette vision en images concrètes et intelligibles.

L’enfant s’interroge tout d’abord sur ce qui l’entoure. Son premier monde est son quartier, sa ville ou son village. Son œil cherche, découvre, interprète et s’approche ou s’éloigne de la vérité. Il aime ou déteste ce qu’il apprend à connaître, lui donne un jugement de valeur. Le savoir devient pertinent lorsqu e la naïveté n’est plus une vertu. Il nous attire, tire les ficelles du peu que nous savons pour prendre possession de nous, aiguise notre curiosité et nous maltraite, créant en nous l’attitude humaine de défi à l’égard de la nature. La simplicité d’expression que demande l’écriture enfantine par un langage limité et simplifié n’enlève en rien à l’œuvre sa créativité ou sa spontanéité. L’auteur ne sera point limité dans ses moyens d’expression. Même s’il y a une difficulté linguistique, l’enfant peut la résoudre soit en consultant un dictionnaire, soit en interrogeant son enseignant. Notre intention n’est nullement d’offrir un plat digéré à nos enfants, mais de lui présenter un plat qu’il pourrait digérer. Car l’enfant, comme tout lecteur, ne doit en aucun cas être un lecteur passif. Au contraire, la recherche de sa petite vallée personnelle dans ce qu’il lit, doit avoir lieu.

Quant aux difficultés auxquelles se heurte l’enseignant pour sensibiliser et amener l’enfant à aimer, ou à faire de la poésie ou de la prose, elles sont énormes. Le premier obstacle, ce sont les instructions officielles. Elles veulent bien éveiller le sens de l’esthétique, contribuer au goût de la littérature, mais les exercices qu’elles proposent sont loin d’y parvenir. A vrai dire, il n’y a même pas d’exercices proprement dits. Les seuls qu’elles proposent sont d’ordre phonétique. C’est pendant cette phase d’exercice qu’on peut jouer avec des homophones et des homographes. Cela peut aider à la recherche d’une rime égarée, rien de plus. La musicalité y est, évidemment, mais suffit-il d’avoir des rimes et un bon rythme pour faire un poème ?

La leçon de poésie est devenu pour les élèves un cours de récitation, donc de mémorisation. Les plus intéressés se limitent à coller des illustrations en face des poèmes.

Les trois phases d’une leçon de poésie enlèvent tous les doutes à ce sujet, Les instructions officielles les présentent comme suit :

1-L’exploitation 2-La mémorisation 3-Les traces écrites.

Donc tout autre exercice reste à faire à la maison. Sachant que pour inviter l’élève, sans que cela ait l’air d’une corvée, à faire preuve d’imagination et de créativité, l’enseignant doit donner des modèles, répéter ses conseils, créer une sorte de concurrence, inciter au défi même et aider ceux qui n’arrivent pas à s’en sortir. Pour les amener à faire tout cela, l’enseignant doit leur faire croire qu’il s’agit d’un jeu sérieux où seuls les meilleurs gagnent, et ils y gagneront.

Le second obstacle, ce sont les programmes. Tous les enseignants ont le sentiment que les programmes sont toujours trop chargés. Quant aux élèves, ils sont encore plus pessimistes. Ils ont l’impression que chaque enseignant croit qu’ils n’ont que sa matière à travailler. Il ne faut pas ignorer que chaque élève a un penchant particulier pour une discipline, et que chacun fera de son mieux pour y réussir.

Les types d’exercices de poésie ne sont, hélas, pas très nombreux. Nous donnerons ici l’exemple des poèmes mécaniques qui ont donné de très bons résultats. Il s’agit de changer, en premier lieu, un mot par un autre ; puis essayer, par la suite, de s’occuper du sens. Le plus important étant de laisser libre cours à l’imagination de l’enfant avant de céder la place à la logique.

Moins pessimistes que les grands, les enfants vous changeront un thème triste par un autre plus gai. Ils respectent beaucoup la rime, c’est leur point de repère. Ceux d’entre-deux qui savent compter les syllabes, réussissent mieux leurs poèmes que les autres. Cela crée un rythme presque semblable à celui du poème initial.

Dans le poème mécanique « Leurs yeux toujours purs » de Paul Eluard, chaque vers est découpé en deux pour avoir un point de repère. On peut créer ainsi une autre rime imaginaire pour mettre en valeur la musicalité du poème mécanique.

Le premier vers, nous trouverons « Lenteur/Pluie » en parallèle avec « Terreur/Ennuient ».Au second vers « Brisés/Perdues » avec « Frisés/Pendus ».

Tout le poème mécanique procède par découpage du vers en deux, et invente une double rime.

Schémas des poèmes mécaniques

Leurs yeux toujours purs :Paul Eluard

Jours de len teur , jours de pluie
Nuits de te rreur , nuits qui m’en nuient(+1)

Jours de mu rons bri sés et d’ai guilles per dues
Nuits de cor beaux fri sés et d’oi seaux pen dus(+0)

Jours de pau pieres closes à l’ho ri zon des mers
Nuits de chants mo roses à la vei lle d’une guerre(+0)



La délaissée :Louis Aragon

Ne t’en va pas mon cœur ma vie
Ne me laisse pas ma chère a mie

Sans toi le ciel perd ses cou leurs
Sans toi le monde n’est que mal heur

Recueillement : Baudelaire

Sois sage ,ô ma dou leur , et tiens - toi plus tran quille
Sois sage ,ô mon a mour , et ne sois pas di ffi ci le(+1)

Tu réc la mais le Soir ; il desc end ; le voi ci
Tu vou lais me voir ; et bien soit ; me voi ci(-1)

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