UN JOUR D’HISTOIRE
Les colonnes géantes de la Kasbah, vestige de l’infernal conflit des biens, projettent les images couleur de boue de nos aïeux en colon rampant sur la longue descente de la déchéance, la tête haute, vers le grand Souk où s’amènent des paysans par centaines, assister à l’histoire de ma ville.
La chaleur de cette journée d’été se transforma en glace.
Commence à pleuvoir.
Transperce les crânes.
Les rues se vident.
Nos aïeux rebroussent chemin vers leurs palais.
Les joues rouges de sang mêlé à la honte.
Rampant.
La tête léchant le sol qu’une épaisse couverture de sang recouvre.
Ce jour s’annonça beau au Zemij.
Village en paix que Sidi Benajiba protège de sa Baraka.
Les oiseaux chantent et dansent sur le rythme du tambour, l’air de l’ignorance.
On tombe.
On s’évanouit.
On se relève et on danse.
On se coupe le corps.
On crache dessus et on remet ça.
Et sonne le cor de départ, les oiseaux s’en vont et tout le monde part. Sur la prairie, des plumes couleur de peau gisent.
Elles sont témoin d’un jour d’histoire.