La revue collective et trilingue Poetas Sin Fonteras entame sa deuxième année avec ses trente poètes représentant une dizaine de pays.
La nouveauté ? L’arrivage des nouveaux poètes mondialement connus.
La première ? Les poèmes traduits de l’espagnol vers le français de maître Mohamed Sibari, Croix du mérite civil du roi d’Espagne Juan Carlos I, prix Pablo Neruda 2004 et j’en passe. Une ouverture sur la langue de Molière à l’âge de soixante ans.
L’exclusivité ? La participation d’Elisa et Andréa Noel, petites poétesses de talent qui suivent les traces de leur grand-mère Brigitte Willigens et de leur tante Pascale Bataille.
Perspectives ? La revue Poetas Sin Fronteras sera imprimée au Maroc par l’Association Mille-Poètes Maroc. Cela baissera considérablement le prix de la revue pour le nord de l’Afrique et l’Europe. Elle cessera donc d’être bimestrielle pour devenir trimestrielle. Il va sans dire qu’elle ne pourra subsister que grâce à l’abonnement annuel, très avantageux, des poètes sympathisants et amis de cette noble écriture.
Voici à présent les participants du Vol2. N°1 de la revue ainsi que des extraits de leurs poèmes. Il nous est, pour l’instant, impossible d’y joindre les poèmes en arabe. Que les participants concernés nous en excusent.
Mohamed Sibari (Maroc):
Belle et svelte
Regardant son delta
Ses minarets sont ses peignes.
Sa face, embrassée de jour par Hélios
Et de nuit louée par Séléné.
Carmen Revilla (Espagne):
Ella se peina en la mañana
Con movimientos de esposa conocidos
Él la observa por primera vez
Desiertos los andenes de los trenes
Y le dedica la última mirada que acaba de arrancarme.
André Vézina (France):
Assise, la vieille ruminant sa déchéance.
Orgueil silencieux, la pénible incontinence.
Un cœur tremblant, la souffrance.
Roger Massé (France) :
Par la longue vue de tes rêves
Regarde dans les profondeurs
Va interpeller les symboles
Creuse l'horizon
Creuse encore
Marie-Claude Marty (France):
Il est d’ici et d’ailleurs.
Au plus profond de son cœur
Il porte en lui ses racines,
Dans l’oubli et l’indifférence
D’un sol qu’il n’a pas choisi.
Mazouz Djamel (Canada):
Assis en équilibre
Sur un banc de brume
Au-dessus de la grève
Le funambule
Se consume
Dans l'éclat de ses rêves.
Thorin Jacques (France) :
Il y a un secret
Enfoui au fond du bois
Prêt d’un genêt
D’une mort aux abois
Pierre Pellegrini (France):
Pour que pleure le grand,
Et que rie le petit,
Il faudra doucement
Déchiffrer ce qui suit…
Abdellah Aît Messaoud (Maroc) :
Hier est loin derrière
Aujourd’hui, demain, sera hier
Je quitte nulle part pour nulle part
A travers d’étroits et sombres couloirs
Claudéa Vossbeck-L’hoest (France) :
L’océan rageur
Cherche et cherche encore la dune
Voilée sous la brume
Oubliant que son amante
Jamais ne le quittera.
Carolina Varela Lopez (Colombia):
Eran las tres de la mañana
Mi acantilado tranquilo
De pronto la marea alta
Me despertaste antes que las gaviotas.
Raymond Matabosch (France)
Route serpentine
De Berkane à Tafoghalt -
Allure tranquille.
Vallée de Zegzel,
Destination privilège -
Montagne et forêt.
Ricardo Leon De las Salas Mier (Colombia):
Sembrar
en tu huerta
y cosechar gemidos.
Dimensionar
tus frutos
y hacerlos
objeto de mis deseos.
Moulay Ali Filali (Maroc) :
Je me fais si petit quand je rime
Depuis Tanger, ces vers infirmes
Ineffables les mots plaidant amour :
Inexprimée tendresse qu’on savoure.
Wahid Bennani (Maroc) :
Il pleut des larmes d'enfants
Dans ce ciel triomphant
De tonnerre et de peurs
De foudres de cris de pleurs
Jeanne Ravillon (France) :
Je voudrai courir, me blottir dans tes bras
Oh ! Oui je voudrai te rencontrer
Toi mon rêve, ma vie ici bas
Nous savons que nous nous aimerions
Si la vie n’en avait décidé autrement.
Houssain Kejairi (Maroc) :
Je me guidais par une allée verdoyante
Alors qu’une matinale brise caressante,
Légère, chatouillais les lilas et les jasmins,
Revêtant encore leur frais manteau du matin.
Noureddine Mhakkak (Maroc):
Je rêve
D’une belle Eve
Qui ne se trouve
Que dans les pensées
D’une personne ivre.
Brigitte willigens (France) :
Tel un fleuve chargé d’évènements
Le temps de la vie coule et s’égrène
Parsemé tantôt de joies…, tantôt de pleurs
Et le doux vent porteur de sentiments
Souffle délicatement et nous emmène
Jhon Albert Valle Reano (Perú):
En el universo infinito de la noche
Se miran dos estrellas a lo lejos
Resplandeciendo amor profundo…
Deciden alejarse para siempre.
Pascale Bataille (France) :
Fleurs éphémères, fleurs passagères,
Joli champ pourpre, de fleurs légères,
Coquelicots, toujours si beaux.
Peut-être un tableau de Miro ?
Emmanuel YVES (France) :
La canopée sommeille aux lèvres de la pluie.
Comme un vaisseau figé dans l’attente de l’aube,
Elle accorde au maquis de l’oiseau émeraude
Un répit salvateur sous sa robe jolie.
Marie-Pierre Demon(France) :
Je veux laver son cœur
Avec la plus belle eau
Sans verser un sanglot
Je dois me retenir
Sans noyer mes désirs
Qui coulent toujours à flot.
Noe Guzman Flores (Mexique):
Este amor se colma,
Este amor se llena,
Y se ríe de la vida
Tanto como mi muerte.
Elisa Noel (France) :
Un appel d’un roi qui perd son argent,
Un appel d’un humain qui chante.
Un appel te signale
Qu’il faut toujours avoir un poème chez soi !
Ricardo Javier Flores (Uruguay):
Eso que te huye, corre por mis venas
Arena que me arrastra hacia el mar
Espada que cae en los filos, inquietos
Un punto y coma cuanto pontifica...
Andréa Noel (France) :
Cet or blanc
Qui fait rêver
Arrive lentement
Après nous avoir fait patienter.
Par: Abdelouahid Bennani