Des mots… très croisés !
Poème de Driss Allouch
(1)
Un rat
Ronge les lettres de la prose
Avec des dents rares
Chaque fois qu’il s’isole au coin
Du Café du Port
(A quelques pas
Du portail de la Mort)
Attiré par l’infiltration du jour
Il cherche la clameur des pages
Dans les secrets de sa gaine
Et sans se soucier de l’ivresse
De la veille
Cherche les amis absents
Du lieu
Puis se jette tête baissée dans l’abîme
Du journal !
(2)
Un rat
Sur les doigts duquel tombent
Des cadavres de mots croisés
Sur une ombre verticale
Puis sur celle du balcon de l’horizon
Nulle différence
Il tentera avec obstination
De remplir des cases vides
Et des énigmes presque confuses
Les résoudre avec le bec d’une plume brisée
Pour achever l’isolement de la page
Avec un frisson